Immobilier : les tarifs des syndics s’envolent

  • 0
  • 28 février 2018

La hausse des honoraires des syndics a été de 10 % à Paris entre 2017 et 2018. Les petites copropriétés sont les plus touchées.
Trois ans après la loi ALUR censée mettre un terme aux mauvaises pratiques des syndics de copropriété … la situation est toujours préoccupante. Les honoraires de base qu’ils facturent (voir encadré) continuent de grimper, quelle que soit la taille des copropriétés. C’est ce que révèle une récente étude de Syneval portant sur 113 cabinets de syndics à Paris, en Ile-de-France et à Lyon*.

La hausse atteint 10 % à Paris et 7,6 % en Ile-de-France entre les tarifs pratiqués en 2017 et ceux indiqués dans les contrats de 2018. Dans le détail, les syndics parisiens facturent dorénavant au minimum 4.085 euros pour gérer une copropriété contre 3.707 euros en 2017. Il faut compter 3.406 euros en Ile-de-France, contre 3.166 en 2017. A Lyon les hausses constatées sont encore plus fortes (+20,6 %), avec un forfait minimal passant de 2.075 euros en 2017 à 2.503 euros en 2018.

Les petites copropriétés les plus touchées
C’est dans les petites copropriétés de moins de 10 lots que la hausse des honoraires de base est la plus forte. Ainsi pour 2018, les honoraires de syndic par lot principal atteignent 419 euros à Paris (contre 374 euros en 2017). En Ile-de-France – hors Paris – il faut compter 350 euros (contre 315 euros en 2017) tandis qu’à Lyon, le montant atteint 304 euros (contre 276 euros en 2017).

A l’inverse, les honoraires dans les résidences de cinquante à cent lots se stabilisent. Ils n’augmentent que de 2 % à Paris et de 1,1 % en Ile-de-France hors Paris. « C’est un des effets pervers de la loi ALUR » alerte Rachid Laaraj , directeur général de Syneval. Pour lui, « la multiplication des dispositions obligatoires (immatriculation des copropriétés, fonds travaux, extranet…) et ce, quelle que soit la taille de la copropriété, a provoqué une hausse très importante des honoraires de gestion sur les petites copropriétés ». Ces dernières doivent dorénavant débourser plus de 4.000 euros par an à Paris afin d’être gérées par un syndic professionnel. « D’un autre côté, poursuit-il, la Loi ALUR a permis de stabiliser les honoraires de base sur les copropriétés de plus de 50 lots en imposant une mise en concurrence obligatoire du mandat de syndic tous les 3 ans. »

Les honoraires de base depuis la loi ALUR
En vigueur depuis le 1er juillet 2015, le contrat-type de syndic a été créé par la loi Alur du 24 mars 2014. Il s’applique aux contrats de syndics conduits ou renouvelés après le 1er juillet 2015. Depuis cette date, les contrats de syndic sont élargis à un certain nombre de prestations jusqu’alors particulières (dont la liste est fixée par décret).
Ainsi, une liste limitative des frais particuliers pouvant faire l’objet d’une facturation supplémentaire est fixée par décret. Tout ce qui n’y figure pas fait obligatoirement partie du forfait de base. Les contrats de syndics sont ainsi tous les mêmes ce qui est censé rendre leur comparaison d’un syndic à l’autre plus simple lors d’appels d’offres.

*Pour cette seconde édition de l’étude Syneval, 113 cabinets de syndics ont été sollicités, afin de comparer les tarifs pratiqués en 2017 et ceux indiqués dans les contrats de 2018. Les cabinets sollicités sont des structures indépendantes et gèrent plus de 18.000 copropriétés représentant plus de 600.000 logements ou locaux commerciaux soit approximativement 9 % du marché de la copropriété en France. Cette étude a été menée sur 3 zones géographiques où la société SYNEVAL bénéficie d’une couverture optimale : Paris, l’Ile-de-France (hors Paris) et Lyon. Tous les montants indiqués dans la présente étude sont exprimés en TTC
Source