Lorsqu’un bien immobilier présente une consommation énergétique importante, on le qualifie de logement énergivore, et le prix de vente s’en ressent. Mais encore faut-il que le diagnostic soit fiable.
Lors de l’achat d’une maison ou d’un appartement, l’acheteur examine un certain nombre d’éléments, telle la consommation en chauffage. En fonction de cette dernière, le prix d’achat du logement énergivore ou non, varie de façon non négligeable.
Une étude du Conseil supérieur du notariat et de la Chambre des notaires de Paris réalisée à la fin de 2017 montre que la vente d’une maison dotée de l’étiquette F ou G, c’est-à-dire qui consomme plus de 330 kWheppar m² par an, diminue de 17 % le prix de vente en Occitanie. Ce montant est de 16 % en Nouvelle-Aquitaine. Dans les autres régions, le vendeur doit diminuer son prix de 10 % à 13 %. Les logements très peu consommateurs d’énergie dotés de l’étiquette A (moins de 50 kWhep/m²/an) ou B se vendent en moyenne entre 10 et 13 % plus cher dans l’ensemble des régions.
En revanche, en Ile-de-France, où le marché est tendu, l’impact d’une mauvaise étiquette énergétique est moindre. Ainsi, en petite couronne parisienne, une maison dont l’étiquette énergie est C s’est-elle vendue 5 % plus cher qu’une maison dont l’étiquette est D. Et ce chiffre est de 6 % en grande couronne.
Pour les appartements, la différence est également moins significative que pour les maisons : en Bretagne, en Normandie et dans les Hauts-de-France aucune variation significative de prix n’apparaît. Le fait que la facture de chauffage soit assumée par l’ensemble de l’immeuble plutôt que par un seul ménage explique peut-être cette situation. « Pour les appartements, les mauvaises étiquettes sont uniquement significatives en Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur avec un prix de vente plus bas de 6 % à 10 % », précise Pierre-Luc Vogel, notaire à Saint-Malo.
Logement énergivore : des diagnostics parfois fantaisistes
Si l’étiquette énergétique a une influence sur le prix de vente, il est important que celle-ci soit fiable. Depuis la fin de 2006, l’acheteur d’un logement se voit remettre lors de la promesse de vente un diagnostic de performance énergétique (DPE) qui permet de fixer cette étiquette. Or, des associations de défense de consommateurs comme 60 millions et Que choisir montrent que les DPE sont souvent très approximatifs même si, depuis 2011, le législateur a renforcé les obligations des diagnostiqueurs en imposant soixante points de contrôle et des méthodes de calcul standardisées.
Les vendeurs de logements doivent donc être vigilants sur la réalisation du diagnostic de logement énergivore et tenter de contrôler autant que possible les résultats, quitte à faire établir un nouveau document si l’étiquette attribuée ne semble pas juste.